Vue de la jetée

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La situation était toujours la même pour Edwin. Il travaillait toujours pour Monsieur Kendall qui l’hébergeait. C’était incroyable comme ce vieil homme qui ne connaissait rien de lui et de son passé lui faisait confiance. Mais avec cet homme, Edwin avait comme retrouvé une nouvelle famille. Il avait une attache dans ce monde où tout dans son esprit n’était que néant. Cependant Edwin continuait à travailler en échange du gîte et du couvert ainsi qu’à errer dans les rues, sans autre objectif que de marcher un peu.

Ce soir là, le crépuscule profilait lorsque le jeune démon de se dirigea vers la jetée du port. Il y voyait toujours les mêmes personnes, mais jamais il ne leur avait parlé. En réalité il n’avait jamais adressé un mot à quiconque, jamais il n’avait noué de lien. Sa vie était tout aussi vide que sa mémoire. D’ailleurs en voyant ce que le vieux Kendall lui avait raconté de son passé, il se demandait si ce n’était finalement pas plus mal de ne rien se souvenir, car au moins il n’était lié à personne de son passé et il pouvait faire ce qu’il voulait, sans remord, sans état d’âmes, car cela aurait déplut à telle ou telle personne. Enfin, le jeune homme n’agissait pas avec cet état de conscience car il ne voulait pas décevoir Monsieur Kendall et toujours il lui serait fidèle le protégeant même au péril de sa vie s’il le fallait. Il était peut être devenu son seul point faible avec son amnésie.

Assis sur un rocher, les vagues claquant contre la surface dure sous ses pieds, et lui recroquevillé sur lui même, Edwin observait l’horizon. Le soleil disparaissait, un nouveau jour s’éteignait, une nouvelle page de sa vie sans souvenirs se tournait. Ses yeux rouges comme le braise se perdaient dans les vagues. Etrange à dire mais il ne pensait à rien car il n’avait rien à penser. Pourquoi venait-il là alors tous els jours ? Et bien, il ne voulait pas oublier qu’il s’était réveillé face à cette mer, face à ce futur où tout commençait ici, et peut être cherchait il la paix intérieur. C’était aussi le seul endroit où il n’avait jamais eu soif de sang.

Soudain, peut être lassé de voir toujours ce même soleil sans bouger, il se dévêtit entièrement, laissa choir pantalon, t-shirt et caleçon sur le oche à côté et plongea tête la première dans l’eau salée. Elle était fraîche et cela faisait un grand bien, c’était revigorant. Mais cette sensation était étrange pour le démon capable de faire du feu et venant d’un pays plus que chaud. En réaction à ce froid, son corps tout entier produit une intense chaleur qui réchauffa l’eau alentour de quelques degrés. Il barbota alors quelques minutes puis commença à se mouvoir, laissant ses muscles se développer dans des mouvements amples. Il entendait uniquement le bruit de ses gestes, ses membres frappant l’eau, et ceci durant plus d’une heure, quand soudain…

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Alice avait besoin de se détendre. La journée avait été longue. Très longue. Les parents d'élèves étaient de plus en plus lourds, ces derniers temps. Toujours à demander des choses à droite à gauche sur leurs enfants qui étaient adorables à l'école et visiblement des petits démons en dehors. Mais était-ce sa faute, à elle, Alice McNamara si elle savait mieux s'y prendre avec les enfants que leurs parents ?

Elle marchait d'un bon pas le long des quais, en espérant que Mafueu serait rentré, mais non ! Il fallait qu'elle attende son retour pour pouvoir rentrer "chez elle". Soupirante, elle alla jusqu'au bout de la jetée et posa là son sac. Elle avait besoin de décompresser et se baigner en attendant le retour de la maison serait le meilleur moyen. De plus, cela faisait longtemps qu'elle n'était plus allée nager, et ce n'était pas faute de porter un maillot de bain tous les jous au cas où elle aurait le temps.

Elle commença donc à se déshabiller, se moquant complètement du fait qu'on puisse la voir. Elle ? Pudique ? Et puis quoi encore ? Pliant toutes ses affaires et les plaçant sur son sac, elle s'approcha du bord et ne vit qu'une personne assez loin. Personne pour la voir en bikini, remarque, tant mieux ! Pas de vieux marin pervers pour se rincer l'oeil, au moins ! Autant dire qu'elle avait le temps et la place de plonger. Ce qu'elle fit, les deux bras tendus en avant, et contrairement à toute attente, elle heurta doucement une masse mouvante.

Surprise, elle ne refit pas de suite surface et ressorti la tête de l'eau en toussant. Elle avait dû faire une vive pirouette pour ne pas se faire mal, ni en faire à l'autre qui semblait pourtant bien costaud. Elle ouvrit les yeux :

"Escusez-moi. Je suis vraiment désolée, je ne vous avez pas vu." dit-elle sincèrement, repoussant quelques mèches blondes qui lui barraient la vue.

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Edwin nageait tranquillement au milieu de cette eau que son corps réchauffait assez pour qu’l se sente bien tout autour de lui. Il sentait ses muscles se détendre les uns après les autres, quand soudain, quelque chose qui fit plouf après le heurta sur le flanc. D’un coup il se redressa, essayant de voir ce qui l’avait ainsi touchait sans pour autant lui faire bien mal. Il y avait plus de surprise que d’autre chose ! Puis sans crier gare une personne sortit de l’eau ! Une jolie jeune fille qui s’excusait directement. N’ayant pas l’habitude de parler, mais au contraire côtoyant des gens tous les jours de part son travail à la librairie, il réussit à sourire et émettre un son qui voulait dire un truc du genre :

« Pas grave »

Il la dévisagea sans rien dire pendant de longues secondes, il songea qu’il devrait peut s’enquérir de sa santé, mais il n’arrivait pas à parler. Le contact humain et lui cela faisait vraiment deux. Pourtant il savait que le silence n’était pas toujours la meilleure des choses à faire. Alors il se décida à agir, et se retourna pour voir un peu où ils étaient, puis il passa un bras autour de la taille de la jeune fille et la ramena vers les rochers, il y en avait un où elle pourrait s’asseoir quelques instants. Elle avait l’air un peu sonné. Il ne savait pas pourquoi mais Edwin n la lâchait pas du regard, il ne savait pas non plus quoi dire, il n’avait jamais été confronté à telle situation. Néanmoins, en voyant cette longue chevelure blonde mouillée, il ressentit un long frisson remonté le long de son échine. Il ne l’expliquait pas vraiment. Mais peut être était ce le signe qu’il fallait qu’il se lance à dire quelque chose.

« Edwin Lunaïre »

Dit il d’une voix assez rauque. On entendait bien là qu’il ne devait pas souvent parler. Un autre sourire timide vint alors se greffer sur ses lèvres, et il demanda :

« Rien de mal ? »

Un minimum de mots pou une telle information on aurait pu le croire ratchou mais non ce n’était pas du tout cela. Enfin, il attendait sa réponse afin de savoir ce qu’il devait faire…

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Alice s'était royalement heurtée à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas et était légèrement sonnée. Enfin, pas de quoi s'affoler, ça allait passer. Elle avait juste avalé de l'eau de travers, voilà tout ! Toussant donc quelques instants, elle se reprit et dégageant son visage, elle s'excusa. Il répondit vaguement que ce n'était pas grave. Bon, c'était déjà ça, elle ne s'en prendrait pas plein la tête.

Il la dévisagea et elle se sentit légèrement gênée par se regard posé sur elle. Cet homme était un peu étrange. Mais qui ne l'était pas en ce bas monde ? Prise dans ses pensées, elle sursauté légèrement quand il passa l'un de ses bras puissants autour de sa taille. La jeune femme rougit légèrement à ce contact, mais fit tout pour que ça ne se voye pas. Elle ne voulait pas trop le montrer, bizarrement.

Il la déposa sur les rochers les plus proches. Elle avait de l'eau presque jusqu'à la taille étant assise. D'un coup elle se rendit compte qu'elle s'était laissée faire alors qu'elle aurait pu lui arriver n'importe quoi, surtout vue la carrure de ce type.

D'ailleurs il la fixait sans ciller, ce qui la déstabilisait un peu. Elle en profita donc pour le détailler sommairement et discrètement et nota de suite qu'il était bel homme. La peau matte, de longs cheveux fins et sombres, des muscles saillants et d'intriguants yeux rouges. Avec une voix rauque, il lui dit son nom. Peut-être n'était-il pas habitué à parler ? Ou peut-être fumait-il beaucoup, ce qui serait aussi une cause plausible ? Bref, elle se devait de répondre :

"Alice McNamara. Enchantée." répondit-elle simplement de sa voix méliodieuse.

Elle gardait toujours cette habitude de parler avec douceur. Après tout, elle le faisait à longueur de journée avec les enfants alors pourquoi pas avec les adultes ?

Il sourit timidement et lui demanda si elle ne s'était pas fait mal, tout aussi timidement, d'ailleurs. Lui souriant à son tour :

"Non, je n'ai rien, merci."

Décidément, parler aux gens qu'elle ne connaissait pas n'était pas chose facile...

"Et vous, vous n'avez rien ?" finit-elle par demander.

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Edwin découvrit la créature qui l’avait heurté. C’était une sublime jeune femme avec de long cheveux d’un blond ocre sous les rayons de la lune. Edwin la trouvait magnifique, et il bénissait ne pas avoir faim. Faim de sang. Il s’en serait énormément voulu de devoir la manger. Mais ce n’était pas le cas et il l’observait. Ce frisson en voyant ses cheveux, il ne savait pas ce qui ‘lavait provoqué, mais d’un côté il n’y fit pas vraiment attention. Dans sa tête il se demandait si elle n’avait rien de mal, mais il n’arrivait pas à parler ; C’était étrange comme une amnésie peut vous couper du monde, encore plus lorsque vous n’êtes pas fait à l’identique du genre humain.

Il l’avait déposé sur les rochers, pour qu’elle ne soit plus qu’à demi immergée. Elle avait la peau douce. Il l’avait senti en la prenant par la taille ; Et par politesse, puis aussi par volonté de faire connaissance avec le peu de moyens qu’il possédait il se présenta, d’une vox grave et rauque. Elle à contrario avait une mélodieuse et douce voix qui berçait presque. Elle l’apaisait. C’était étrange d’ailleurs, il avait rencontré nombreuses femmes à la librairie mais jamais il n’avait noté un tel grain de voix. Peut être travaillait elle avec els enfants ? Il savait qu’ils avaient besoin de douceur pour avoir un jour gardé le petit bambin d’une femme.

Elle n’avait rien et même si il ne le montrait pas il en était soulagé car entre le choque de la collision et la surprise elle aurait pu se faire bien mal. Elle lui retourna alors sa question. Répondre avec des mots ou par un signe de tête telle était la question ! Mis il décida de se lancer et même d’aller un peu plus loin.

« Non ça va merci. Désolé je n’ai pas l’habitude de parler. Vous n’avez pas froid ? Je peux vous laissez nager et partir si vous le souhaitez ? »

En réalité, Edwin ne voulait pas gêner la demoiselle et il voulait éviter un nouveau heurte. Il l’observa attendant sa réponse. Il voyait d’ailleurs quelque chose d’étrange dans ses cheveux. Elle ne le sentait donc pas ce truc qui bougeait ? Il se redressa alors prenant appuie sur els rochers, sortant presque entièrement de l’eau et retira le petit crabe qui faisait son nid dans la chevelure de la demoiselle. Puis, s’immergeant de nouveau totalement il lui montra ce qu’il tenait entre ses deux doigts. Enfin, souriant :

« Vous abritiez un petit compagnon perdu ! »

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Il l'observait assez étrangement mais elle essaya de ne pas noter ce détail. De plus, il faisait nuit, elle n'était pas sûre de bien voir, et quand bien même elle ne se trompait, elle ne pouvit l'empêcher d'avoir des yeux.

Contente qu'il n'ait rien, elle sourit et écouta la suite. Ainsi donc, il n'avait pas l'habitude de parler ? ça se s'entendait à sa voix, mais en dehors de cela, il avait une bon langage...Et oui ! L'institutrice dans la vie de tous les jours ne change pas ! Mais voilà qu'il se montrait courtois, en plus ! C'était donc un grand timide avant tout, pensa-t-elle, mais gentil quand même.

Elle n'avait pas spécialement froid, elle était habituée à vivre sans chauffage ou presque, et ce même en plein hiver, aussi n'était-elle pas frileuse, et encore moins du genre à se plaindre. Cependant, elle n'était pas contre aller nager. Elle avait beau être calme, elle n'aimait pas rester en place à ne rien faire, surtout en maillot de bain assise sur un rocher face à un inconnu.

Au moment où elle allait ouvrir la bouche pour répondre, il s'appuya sur les rochers et s'éleva à sa hauteur. Il était de grande taille, car même en la dépassant largement il n'avait de l'eau que jusqu'à la taille, laissant voir le début du V que les muscles forment chez les gommes bien faits. Il approcha sa main de son visage et ôta quelque chose de ses cheveux. Elle sentait en effet un léger picotement mais s'était dit que c'était le sel. Il en retira un petit crabe, et se remit entièrement dans l'eau, lui montrant sa trouvaille. La manière de désigner l'animal la fit sourire, c'était bien mignon comme appellation.

Elle tendit une main vers le crustacé et le prit doucement entre ses doigts :

"Je ne l'avais pas vu. Allez, retourne chez toi." dit-elle en le déposant sur une roche un peu au-dessus de là où elle se trouvait.

Elle se retourna vers Edwin et lui demanda gentiement :

"Est-ce que vous voudriez nager avec moi ?"

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Elle avait un très joli sourire qui se mariait bien avec l’éclat de son regard que malgré la nuit, Edwin distinguait parfaitement. Elle avait quelque chose de rassurant qu’il n’avait trouvé que chez le vieux Kendall. C’est pour cela qu’il l’observait, c’était une sorte de curiosité. Pas mal placée du tout, amis Edwin était à la découverte du monde, et il essayait de cerner les gens. Mais il espérait ne pas trop passer pour un niais en avouant son mutisme. En effet il se réfugier dans ses songes ou dans les livres le plus souvent, ce qui lui avait d’ailleurs appris la langue et à avoir un langage correcte pour la vie de tous els jours même si le peu de gens qu’il rencontrait n’avaient pas souvent l’occasion d’ouïr le son de sa voix…

Il ut peur de l déranger, comme souvent, et lui posa des questions pour savoir ce qu’il devait faire. Mais elle n’eut pas le temps de répondre car il lui trouva un petit compagnon qui était en train d’élire domicile dans sa jolie chevelure blonde. Il s’éleva et le retira. Il n’était pas gêné par tous ces petits crustacés ou même les animaux. Il les mangeait généralement cru, mais il savait qu’il n’était pas bon de le dire. Cela pouvait faire peur, comme il avait pu le constater avec son hôte. Il sourit alors face à la réaction de la jeune femme.

Elle était douce, avec les gens et les animaux. Elle se retourna vers lui et lui proposa alors de nager ensembles. D’un seul coup il se mit à rougir. Voila qu’en plus de ne pas être des plus sociables il se découvrait timide ! Néanmoins, il ne savait que répondre. Proposait elle cela seulement pour être gentille et serait elle déçue si il acceptait ou la proposition était elle fait de bon cœur ? Pour une fois, Edwin suivit son instinct.

« Oui je veux bien ! C’est gentil à vous ! »

Il se déridait quelque peu, et se recula alors des rochers, puis tendit els bras pour l’aider à descendre dans l’eau sans se faire mal. L’éclat de la lune éclairait très bien ses muscles et ses yeux rouges luisaient parfaitement. L’eau était toujours plus chaude autour du jeune démon que plus loin…Il attendait donc qu’elle le rejoigne, les bras tendus, mais ce qu’elle en savait pas et qu’elle devait être loin de se douter vu le type de personne qu’il était, c’était qu’il avait prévu de l’arroser comme un gamin puéril une fois à l’eau !

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Il rougit à sa proposition. C'était bien mignon, comme attitude ! Un grand gaillard comme ça, rougir comme un petit garçon à une demande toute simple ! Enfin, des timides il y en avait partout et ils étaient mignons, d'ailleurs. Visiblement, il hésitait à lui répondre. Avait-il peur qu'elle le repousse ou qu'elle le dévore ? Non, mais non, voyons ! Ce n'était pas un petit garçon, il ne fallait pas exagérer, quand même !

Il accepta. Elle fut contente de savoir qu'elle aurait un peu de compagnie. D'autant que c'était quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, ce pouvait être intéressant de connaître quelqu'un d'autre que son cher frangin. Non pas qu'elle ne l'aimait pas, mais vivant avec lui, elle aimait bien avoir d'autres personnes autour, malgré tout.

Alice devait cependant avouer qu'elle ne lui faisait pas non plus confiance et qu'elle resterait sur ses gardes au cas où. Les pervers et les tarés, on ne sait jamais quand ça se réveille ! Et puis, même, on ne fait pas confiance comme ça à un inconnu, c'est insensé ! On l'apprend bien aux enfants alors pourquoi les adultes ne le ferait pas aussi ? Mais elle devait avouer qu'il était quand même charmant...Mais gentil n'a qu'un oeil !

La jeune femme entendit les remous d'un bateau revenant vers le port. Elle s'imagina alors Mafueu voir deux silhouettes -les leurs- sur la digue, ne se doutant pas que c'étaient sa soeur et un inconnu en train de se baigner. Que dirait-il, d'ailleurs ? S'il était avec elle, ça ne se passerait certainement pas de la même manière. Déjà le type serait parti vite fait, il n'aurait même pas pu toucher Alice sans se prendre une remarque bien placée ou un rergard agressif. De toute façon, il n'aurait même pas pu s'approcher d'elle.

Comme il tendait galamment ses bras puissants vers elle, elle eut un gracieux sourire et se dit qu'elle pouvait bien se laisser faire et qu'il n'allait pas lui arriver malheur. Impresionnant mais pas méchant ! Enfin, elle ne savait pas vraiment mais en même temps, elle ne saurait pas si elle n'essayait pas !

Se glissant doucement vers les bras tendus d'Edwin, elle posa ses mains sur ses biceps et se retrouva dans l'eau à quelques dizaines de centimètres de lui.

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Edwin ne savait pas si il avait bien fait d’accepter de rester nager avec la jeune femme, amis il se sentait bien en sa compagnie et c’était la seule personne excepté le vieux Kendall qui lui faisait cet effet .Puis il n’allait jamais vers les autres, et elle ne semblait pas exigé de lui qu’il parle beaucoup contrairement à la plupart des gens. Il lui sourit timidement, il ne pouvait faire autrement Edwin tait toujours sincère. La seule chose qu’il cachait c’était ses envies de sang lorsqu’il avait faim t il estimait au vu de ce que son ami lui avait expliqué qu’il y avait déjà assez de raisons de se méfier des gens sans qu’en plus il expose au grand jour son anormalité de ce point de vue là.

Soudain la mer s’agita et le bruit d’un moteur se fit entendre. Edwin était étonné qu’à cette heure ci encore, des marins pouvaient être en mer. L pensait cela beaucoup plus dangereux, donc vraiment pas prudent, amis il était des marins qui devaient compter sur leur métier pour vivre, il comprenait dans ce sens là, un peu mieux les choses. Quoi qu’il en soit, il reporta son attention sur Alice qui semblait absorbée dans ses pensées, et il finit par tendre ses bas en avant afin de l’aider à descendre en toute sécurité pour ne pas qu’elle s’écrase lamentablement dans l’eau.

Elle se laissa glisser avec cependant méfiance, il le sentait, mais elle finit tout de même par lui faire confiance ; Il attendit qu’elle soit bien immergée et l’éclaboussa avec un grand sourire tel n gamin qui n’attendait que ça pour se lâcher. Cela devait tout de même sembler bien bizarre d’un grand gaillard comme lui, mais l’occasion avait été trop belle. Puis d’un coup, avant qu’elle ne riposte, il s’immergea totalement, nagea tel un squale autour d’elle et sortit doucement dans son dos. Il se leva se colla à elle furtivement pour assurer sa prise, la prit à la taille et la souleva à bout de bras histoire de la surprendre, amis ne la jeta pas, il pensait que cela pourrait faire peur tout de même, alors il la repose dans l’eau délicatement après quelques secondes en l’air ;

Edwin souriait mais n’émettait aucun son. Etrange, amis pourtant on ressentait sa joie et son état de gamin avancé comme s’il n’avait jamais joué comme cela auparavant, pauvre Alice, elle devait se demander là où elle était tombée. Puis réalisant qu’l lui avait peut être manqué de respect, il dit :

« Excusez moi »

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Elle se laissa finalemet tenter par lui faire confiance. Après tout, elle n'avait rien à gagner, rien à perdre. Et puis, il avait l'air gentil...même si comme on dit, gentil n'a qu'un oeil ! Ses mains glissaient doucement sur ses muscles saillants. Quel genre d'homme était-ce pour être taillé de la sorte ? Même pas Mafueu en travaillant à la dure tous les jours n'étaient aussi baraqué...Bon, il était pas épais de nature, non plus.

À peine fut-elle dans l'eau qu'il l'arrosa comme un vrai gosse. Elle fut surprise mais rit de bon coeur, se protégeant la tête de ses bras, les yeux fermés. Depuis combien de temps il ne lui était pas arrivé quelque chose comme ça. Seul son frère avait de temps à autre des idées du genre mais en général il n'avait pas le temps, ce qu'elle concevait parfaitement.

Elle allait riposter mais il disparut, seules quelques longues mèches brunes flottaient encore à la surface de l'eau sombre éclairée par la pleine lune. Ne sachant pas ce qu'il faisait ni où il était, elle ne fit rien et attendit. Un bruit d'eau se fit entendre dans son dos mais elle n'eut pas le temps de se retourner qu'elle sentit le corps du jeune homme dans son dos, ainsi que l'absence de quelque chose à un point...stratégique de son anatomie ! Ce détail la gêna particulièrement, non pas pour la chose elle-même mais le fait que ce soit un inconnu la bloquait un peu...Si Alice avait l'habitude à force de vivre avec son frère qui ne se gênait pas pour oublier caleçon ou serviette pour sortir de la douche, se baigner en maillot de bain avec quelqu'un qu'elle n'avait jamais vu complètement dévêtu...

Elle décida de faire comme si elle n'avait rien remarqué, de toute façon, la situation ne lui permettait pas de penser à cela. En effet, il la tenait par la taille, à bout de bras comme s'il allait la lancer. Le rouge aux joues, elle posa ses petites mains sur les siennes comme pour lui faire lâcher prise, à l'exception qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas le faire. Il la remit doucement dans l'eau, contrairement à toute attente. Enfin, il s'excusa.

Ses joues reprirent leur teinte normale et elle eut envie de s'amuser à son tour. D'abord, elle allait le faire marcher, ensuite, elle verrait. Se tournant pour ne pas qu'il voit son absence de talent de comédienne, elle dit sur un air faussement outrée :

"Non, je ne vous excuse pas !..."

Ce n'était décidément pas sa vocation. Enfin, elle se tourna vers lui, un grand sourire aux lèvres qui voulait tout dire et posa une main sur le sommet du crâne d'Edwin.

"Je vous comprends !"

Et lui laissant le temps de prévoir le coup, elle lui enfonça la tête sous l'eau quelques cinq secondes avant de le laisser remonter à la surface, un air hilare collé au visage, prête à rire.

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Elle aspirait à la confiance. Jeune et semblant dynamique, Alice était un rayon de soleil pour le jeune démon. Il avait perdu sa mémoire, mais pas son feeling. Il avait remarqué, depuis qu’il avait été recueilli par le vieux Kendall, qu’il ne se trompait que rarement sur les gens. Il lui accordait ainsi un crédit certain, et se lâchait complètement. Ne retenant que très peu sa timidité. Néanmoins, il n’était pas plus loquace. Pourtant, tel un enfant de primaire, il s’amusa avec l’eau. Il l’arrosait de bon cœur, et elle essayait de se protéger. La scène pouvait fortement être comique.

Edwin quant à lui, n’avait pas de problème avec la nudité mais oubliait tout le temps que le commun des mortels pouvait être franchement pudique et suivait parfois un code de bienséance très strict. Mais il n’avait pas fait attention à cela. Remarque, il était à l’origine seul, en train de nager, il ne pouvait donc pas savoir qu’une demoiselle par ailleurs charmante viendrait troubler agréablement sa baignade. De fait, pour lors il s’amusait comme un gosse, s’immergeant totalement dans l’eau et passant dans le dos ‘Alice pour la surprendre et lui faire croire qu’il allait la jeter un peu plus loin dans l’océan.

Au dernier moment alors que les toutes petites mains de la jeune fille se posaient sur ses grandes patasses, il décida de al reposer délicatement, étonnant tant de douceur dans ce corps si bien bâtit et si puissant. Elle semblait si fragile pour lui, et en même temps si solide. Un contraste qu’il n’expliquait pas. Mais il fut surpris de son ton, celui avec lequel elle le réprimanda. Il ne voyait pas son visage et n’avait absolument pas compris qu’elle rigolait. Aussi, comme un enfant, baissa t’il a tête et dit un timide.

« Pardon »

Mais il n’eut même pas le temps de se rendre compte de ce qu’il se passait que déjà, Alice se retournait un grand sourire accroché aux lèvres. Il leva un sourcil, puis se mit à rire, avant de voir arrivé le coup de traître de la jeune femme. Il prit sa respiration et sentit la petite main lui coller la tête sous l’eau. Il remonta bien vite lorsqu’elle le lâcha. Il avait un grand sourire accroché aux lèvres.

« Ahh vous voulez jouer à ça ! »

Puis il la prit par la taille et le plus délicatement qu’il put pour ne pas lui faire de mal il la « balança » dans l’eau de l’autre côté. Puis profitant de cela, il remonta sur la jetée, essayant de profiter de ce temps pour se rhabiller, pour l’inviter à manger un morceau. Il se tourna alors vers l’eau pour essayer d’apercevoir la remontée de la jeune fille…

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Ce jeu n'était pas pour lui déplaire, car elle devait l'avouer, cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas autant amusée. Il fallait dire qu'entre ses horraires et ceux de Mafueu, ils n'avaient pas vraiment le choix. Et puis, ne leur répétait-on pas sans cesse qu'il fallait devenir adulte et cesser les enfantillages ? Que ce monde n'était pas drôle !

Enfin, avec ce jeune homme, elle ne pouvait pas dire qu'elle s'ennuyait. Il était vif et quoique taciturne, bon vivant. Pour finir il avait de ces petits réactions d'enfant qui ne le rendait que plus attachant. Qui aurait pu croire qu'un grand gaillard comme ça prendrait la plaisanterie d'Alice au sérieux, surtout si mal jouée ! Bah, ça arrive à tout le monde et puis, n'a-t-on pas le droit de jouer les mignons de temps en temps ?

Finalement ils rirent ensemble et il finit la tête la première sous l'eau. Il le savait, bien entendu, elle ne se serait pas risquée à manquer de noyer quelqu'un, surtout un inconnu de cette carrure et de cette force ! D'ailleurs, il avait dû se laisser faire car en vue de sa puissance et de la capacité physique de la jeune femme, il n'y avait aucun comparaison possible tant l'écart était grand. Autant dire qu'il se prenait au jeu et que ce n'en était que plus agréable.

Il remonta bien vite à la surface et l'attrapa par la taille après une menace sous-entendue, pour la jeter doucement un peu plus loin. Se recevant dans l'eau avec un bruit qui ne présageait aucunement un amerrissage inconfortable, elle ne mit pas longtemps à remonter à la surface et le vit debout sur la jetée en train de se rhabiller. Une idée lui vint et plongeant, elle entreprit de faire le tour de la digue.

Nageant rapidement et sans bruit sous les eaux calmes du port, elle arriva dans le dos du jeune homme et grimpa doucement sur les premiers rochers sans faire plus d'éclat que les vaguelettes frappant régulièrement sur l'artifice destiné à arrêter les plus grosses. Elle se retrouva bientôt dans le dos d'Edwin entièrement vêtu, elle en maillot de bain et trempée comme une soupe, et chercha rapidement une dernière vengeance...Alors elle prit deux petits pas d'élan et lui sauta sur le dos, s'accrochant à son coup en passant ses deux bras autour.

"Bouh !" fit-elle à son oreille, sachant pertinemment qu'elle devait le tremper plus qu'autre chose.

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Jeu de mains je de vilains ? Ah bon ? Bien pour lors, les deux jeunes gens, en totale opposition de caractère et de forces s’amusaient à se balancer sous l’eau et pourtant aucun des deux ne sen plaignait. C’était un retour en enfance, mais des plus agréable ; Néanmoins, lorsqu’Edwin y pensait, il se demandait si il avait eu une telle enfance, comme ce qu’il pouvait lire dans les livres, et comme ce qu’il vivait à présent ? Pourquoi ne se souvenait il de rien ? Qu’avait il fait lorsqu’il était jeune, Et aussi quel âge avait il réellement ? Il ne se souvenait de rien, et peu de gens se rendaient compte à quel point cela pouvait être déstabilisant.

Enfin, ce petit jeu aquatique du chat et de la souris, lui plaisait. Lui qui était un homme à façonner, mais aussi renfermé et réservé se lâchait totalement, sans savoir réellement pour qu’elle raison. Jusqu’à présent il n’avait agis ainsi avec personne. Mais peut être en avait il assez d’être terré dans son coin, peut être commençait il, inconsciemment à vouloir partager des choses.

Après avoir jeter la jeune fille à l’eau la menaçant un grand sourire aux lèvres, il remonta vite sur la digue se réhabillant. Il savait qu’il avait fait une bourde plus tôt se rappelant une des leçons de monsieur Kendall, il essayait donc de ne pas commettre à nouveau une erreur. Et puis ainsi, il pourrait l’inviter à manger un morceau quelque part, car lui-même avait faim. Une faim naturelle pour une fois. Néanmoins, lorsqu’il se retourna, il ne vit personne émerger de l’eau.

« Alice ?? Vous vous cachez ? »

Puis soudain, sans crier gare, une masse pas très lourde cependant atterrit sur son dos. Il se faisait tremper, amis peu importe, le bouh et toute cette eau lui indiquait qu’il ‘agissait de la jeune femme. Il passa alors les bras sous ses jambes afin de la soutenir sans qu’elle ne peine trop, et puis il commença à courir, vers la mer et pouf un saut. En quelques secondes ils étaient à nouveau dans l’eau. Mouillé pour mouillé… ! Edwin remonta vite à la surface pour ne pas noyer Alice non plus. Il la lâcha, se retourna vers elle, un sorire taquin acroché aux lèvres.

« Un dîner vous tenterez t-il ? », lui demanda t-il alors des plus naturellement possible, sa voix toujours aussi rauque.

Invité

Ce petit jeu était amusant, elle devait l'avouer, surtout qu'elle savait maintenant que ce garçon n'était pas du genre méchant. Bon, ce n'était peut-être qu'une impression, certes, mais au moins elle avait une idée sur la question.

Trempée, sur son dos, Alice devait lui sembler un poids plume. Elle ne savait pas ce qui allait se passer par la suite, juste que ça risquait d'être amusant. Il l'attrapa, les deux mains sous ses jambes pour ne pas qu'elle glisse trop, et sans crier gare se dirigea en courant vers la mer. Non, il n'allait pas...?

Et si ! Elle eut tout juste le temps de retenir son souffle avant de se retrouver de nouveau dans l'eau. La jeune femme eut la chance qu'Edwin pensa à remonter assez rapidement car elle était presque à bout de souffle. Et non, pas sportive, la demoiselle ! En même temps, elle n'en avait ni le loisir, ni l'envie et puis, après tout, ça a son charme les filles qui savent dessiner au lieu de suer à courir sans but !

Il la lâcha alors et la regarda avec un sourire taquin qui la fit sourire à son tour. S'il n'avait pas ouvert la bouche sans doute seraient-ils restés un long moment en silence à se fixer...ou pas. Alice tenait mal les regards des autres, surtout sur la durée, et encore plus quand c'étaient des adultes.

Il l'invita à dîner et elle fut plutôt surprise. Elle ne pensait pas que la suite serait celle-ci, mais pourquoi pas ! Bah, il n'avait pas l'air méchant, en plus, c'était en ville, a priori, donc pas de soucis, il y aurait du monde autour et tout et tout, aucun risque, en somme !

"Avec plaisir !" dit-elle. "Mais peut-être devrions-nous ressortir et se rhabiller parce que je doute qu'on trouve un endroit où manger sous la digue !"

Et disant cela, elle s'approcha des rochers et grimpa doucement dessus, arrivant enfin à côté de son sac. Là, elle prit son drap de bain et se sécha.

"Vous pouvez l'utiliser si vous voulez. Au moins pour enlever une partie de l'eau."

Ensuite elle entreprit de repasser sa longue jupe noir, ouverte jusqu'au genou d'un côté. Il ne lui restait plus qu'à enfiler son haut, mais redoutant les traces d'eau, elle attrapa son soutien-gorge et l'enfila par-dessus le haut de son maillot qu'elle détacha et enleva. Enfin, elle remit son débardeur bleu, assorti à la couleur de ses yeux, et se tourna vers Edwin, enfin prête.

Invité

Légèreté physique, légèreté mentale, la jeune fille était, pour Edwin, telle une plume, belle , douce et légère . Elle s’était glissée, furtivement et silencieusement derrière lui et lui avait sauté sur le dos, imperceptible poids pourtant présent. Elle avait voulu le prendre par surprise, il fallait donc s’attendre à ce qu’il lui rende la monnaie de sa pièce. Pourquoi Edwin s’amusait tant avec une parfaite inconnue, rencontrée si peu promptement ? Telle était la question ! Mais l’insouciance est parfois mieux que la raison.

Il courut alors, sans crier gare, et d’un bon souple et léger se jeta de nouveau à l’eau, lui entièrement habillé, la jeune femme sur son dos. Il la maintenait bien afin qu’elle ne tombe pas. Puis émergea rapidement, il ne connaissait pas sa capacité respiratoire et ne voulait risquer de la blesser d’une quelconque manière. Allez savoir pourquoi, aussi gaillard, musclé, grand et fort qu’il était, Edwin faisait toujours attention à ne pas faire de mal. C’était encore le vieux monsieur Kendal qui l’avait mis en garde.

La lâchant, son regard de braise plongea dans le sien, azur tel l’océan. Un regard rassurant et beaucoup plus adulte que le sien. Du moins Edwin le ressentait ainsi. Mais très vite il détourna le regard, il n’aimait pas fixer, il était plutôt timide de nature. Il proposa alors, la faim lui venant et aussi sur une impulsion soudaine, de manger ensembles dans un petit restaurant en ville. Et pour son plus grand plaisir elle accepta. Il sortit alors de l’eau à sa suite.

Lorsqu’elle lui proposa sa serviette pour se sécher il refusa poliment. En effet il était trempé de haut e, bas et ce n’était pas une serviette qui y ferait quelque chose !! Ils ‘étonna ensuite de la manière dont elle se rhabillait devant lui. Puis se disant que cela devait être coutume et n’y portant pas plus grande importance, il dit :

« Attendez moi là deux secondes. »

Puis il partit en courant. Pendant ce temps là il activait son pouvoir. Ainsi ses vêtements pouvaient sécher plus rapidement et facilement. Il courut ainsi cinq minutes, même pas, et lorsqu’il revint près d’Alice il était totalement sec. Il récupéra alors sa veste, l’enfila.

« Voilà, où voulez vous aller ? » demanda t’il de sa voix rauque.

Invité

Si elle avait su qu'il allait finir si trempé, elle aurait peut-être remis à plus tard sa petite vengeance, mais bon ! Et puis, il n'allait pas mourir, ses vêtements allaient sécher ; le rire compensait bien un si petit dommâge ! Elle-même avait la chance de ne s'être pas encore changée et put profiter directement d'affaires seches, quoique pas très chaudes, étant restées à la fraîcheur de la nuit.

Il lui demanda d'attendre, ce qui ne la dérangeait pas en soi, de toute façon c'était de sa faute s'il devait se sécher. Il avait d'ailleurs refusé sa serviette, qui aurait été bien inutile, il était vrai. Cependant, elle ne s'attendit pas à ce qu'il se mette ainsi à courir de long en large. La jeune femme n'en comprenait pas vraiment l'intérêt, mais chacun ses manies ! Elle pensait que ce n'était pas vraiment utile, mais s'il le croyait, c'était l'essentiel.

Que ne fut pas sa surprise de le voir revenir entièrement sec, du moins en apparance. Il était très près d'elle et elle vit bien que ses vêtements n'avaient plus une goutte d'eau. Ne comprenant pas par quel miracle cela avait-il pu se produire, elle préféra laisser de côté et ne rien dire. On est souvent mal apprécié quand on faisait preuve de trop d'indiscretion. Et puis, ça ne la regardait pas, elle n'avait pas à le remarquer.

Il lui demanda naturellement où voulait-elle aller mais elle n'en avait aucune idée.

"Je vous en prie, choisissez."

Elle fixa intensément ses yeux couleur du couchant, un air à la fois doux et distant dans le regard. Elle savait quelle allait être sa réponse. Il allait lui demander de choisir. Elle n'en avait pas vraiment envie, plutôt du genre à suivre qu'à prendre les décisions. Faire du charme pour parvenir à ses fins, si futiles soient-elles, voilà qui pouvait marcher ! Alice pench la tête sur le côté et lui sourit :

"Mais peut-être pourrez-vous me faire découvrir un endroit que vous connaissez. Je ne suis pas très au courant, je sors très peu."

Dans le même temps qu'elle le disait, elle pensait qu'il ferait mieux de se dépêcher car elle commençait à avoir frais. Il faisait tout de même nuit, et mine de rien, il ne faisait pas chaud comme au beau milieu de la journée, même dans les pays les plus paradisiaques !

Invité

Ahh qu’un bain de nuit était profitable ! Depuis son réveil ici, Edwin avait pris cette habitude. D’abord accompagnant monsieur Kendall, il avait pris au fur et à mesure son envole et se déplaçait tout seul. Il aimait le contact de l’eau froide contre sa peau chaude, voire brûlante certaines fois ! Mais il était difficile de cacher ses pouvoirs, aussi il faisait attention à être bien seul. Excepté ce soir là, non là il avait complètement négligé ce fait, et s’était laissé surprendre par une jolie jeune femme.

Oui, ça elle l’était ! Et gentille aussi ! Puis il ne fallait pas oublier espiègle ! Son espièglerie avait d’ailleurs conduit els deux jeunes gens dans un magistral plongeon qui avait eu pour effet de mouillé intégralement le jeune homme qui venait de se rhabiller. Cela n’avait pourtant aucune importance pour lui, car en quelques minutes, avec un petit effet qui devait être assez comique pour Alice, il venait de se sécher, entièrement. L avait fait croire qu’il avait fait cela en courant, mais c’était en réalité sa chaleur personnelle qui avait tout fait !

Un restaurant. Oui telle avait été sa proposition. Mais où devaient ils aller ? Edwin n’en avait aucune idée, et visiblement, la jeune femme ne voulait choisir non plus. Elle le fixait de ses yeux azur ; elle devait trouver son regard étrange, mais le jeune homme n’y faisait plus vraiment attention, il avait l’habitude à présent. Elle dégagea cependant un charme fou lorsqu’elle prononça ses derniers mots.

« Et b… »

« Edwin !!! Mon petit, ça fait un temps fou que je…oh mais tu es accompagné ? »

C’était le vieux Monsieur Kendall ! Il était comme un père pour Edwin. Il lui avait tout expliqué et il protégeait son secret. I était aussi le patron d’une petite librairie où Edwin travaillait aussi. Il était le genre de personne que l’on aime au premier coup d’œil car une extrême gentillesse émanait de lui ! Et on pouvait toujours voir les vestiges d’une jeunesse vécue au maximum !

« euh… oui Monsieur Kendall, que puis je faire pour vous ? »

Edwin était un peu pris au dépourvu et ne savait pas qu’il devait, normalement présenter Alice, à son père d’adoption. Que c’était la coutume, et la politesse. Il passerait au pire pour un homme plus que maladroit ! Il regardait alors monsieur Kendall un peu dans l’incompréhension.

« Mais non, mais non voyons, présente la moi un peu, qui est cette charmante personne ?? »

Invité

Il ne savait pas quoi répondre, elle s'en doutait. En fait, elle avait vu qu'il était du genre timide, mais elle ne pensait pas à ce point. Et puis, il avait le droit de ne pas beaucoup sortir, aussi, un homme n'était pas forcé de connaître un petit restaurant où ammener une jeune femme qu'il vient de rencontrer au bout des quais !

Quoiqu'il en fût, il allait répondre quand un autre homme arriva. Il était plus âgé, et Alice le distinguait mal dans l'obscurité, mais elle crut reconnaître une silhouette familière. Elle ne comprit alors pas trop ce que quelqu'un dans ses amis ou connaissances viendrait faire là, dans la mesure où presque personne ne venait dans cet endroit, de peur d'un coup de mer. Cette voix, un peu vieillotte, lui rappela de suite le libraire chez qui elle se servait régulièrement pour l'école mais elle n'en était pas sûre. Et puis, pourquoi Diable viendrait-il ici ? Une question vint alors à elle : était-elle bête ou sourde ? Il venait de le dire à haute voix, il cherchait Edwin. De plus, il le tuttoyait, ce qui laissait présager qu'il le connaissait bien. Un instant, elle pensa que c'était son employé, puis se dit que quand même, ce serait une sacrée coïncidence ! En même temps, elle n'avait jamais vu ce garçon et ne pouvait donc pas juger. Peut-être était-ce son père ? Mais non, sinon Edwin ne le vouvoierait pas. C'était difficile d'être fixé sur la question, les gens étaient si étranges, parfois !

La jeune femme comprit cependant que le vieux Kendall mettait en difficulté l'homme qu'elle venait de rencontrer, car il lui parlait d'elle, et visiblement il était assez timide, voire pas très doué dans le social. Et puis zut, ce n'était pas son problème ! Mais elle allait quand même l'aider, ce n'était pas sympathique de le laisser de débrouiller comme cela, surtout qu'elle connaissait le nouvel arrivant.

"Monsieur Kendall, c'est moi, Alice McNamara, vous ne me reconnaissez pas ?" dit-elle en s'approchant. "Je viens souvent dans votre librairie pour l'école primaire."

Avec cela, elle espérait sauver Edwin pour les cinq minutes à venir.

Invité

Alice, cette jeune femme aussi peu loquace que lui, et avec un charisme pourtant certain. Edwin se demandait comment une telle femme pouvait se promener dehors seule et à cette heure ci, alors que le monde extérieur était bien dangereux. Surtout pour des jeunes femmes. Edwin se prenait lui-même pour un danger pour les gens. Il savait de quoi il était capable. Et il savait qu’un lieu public était bien plus favorable qu’autre chose pour apprendre à connaître cette jeune personne. Cependant il n’avait aucune idée du restaurant où l’emmener. Bien que le dernier qu’il est visité le tentait bien.

Mais au moment de sa proposition il fut coupé par la voix d’un vieil homme qui n’était autre que son sauveur, ami et père d’adoption, monsieur Kendall. C’était lui qui lui apprenait tout, et lui expliquait les réaction des hommes, les significations des gestes qu’il ne comprenait pas, les règles de bienséances, bien que parfois, il en oubliait. Mais o ne pouvait pas apprendre le monde à quelqu’un d’un seule coup, c’était impossible, or c’était bien ce qu’il fallait faire avec Edwin, qui s’était réveillé su une plage il y avait cela peu de temps auparavant et sans aucuns souvenirs qui plus est !

Quoi qu’il en soit, le vieux Kendall mettait Edwin plus qu’en difficulté car celui-ci ne savait plus quoi répondre, il n’osait même plus bouger. Et heureusement pour lui que la nuit était tombée, car sinon on risquait de voir le rouge lui monter aux joues. Certes il devait faire ses propres expériences pour apprendre à vivre à la fois comme un humain, mais aussi comme quelqu’un de normal, mais étrangement, à chaque fois que cela lui arrivait cela tournait au vinaigre ! Mais heureusement pour lui, dans la situation présente, la jeune Alice ne l’avait pas abandonné, mais il apprit aussi à ses dépends qu’elle connaissait apparemment monsieur Kendall ! Il la regarda alors avec des yeux ronds et se tourna de nouveau vers le vieil homme qui s’était avancé se posant ainsi dans un des rayons lunaires.

« Euh…euh…vous vous connaissez ?? »

« Oui ma petite Alice, comment allez vous ? Alors ca y est vous avez rencontré mon petit ? Il est beau n’est ce pas ? «

L insinuait beaucoup de confusion dans les esprits et surtout se mêlait de choses qui ne le regardait pas vraiment, Edwin commençant ainsi à se demander où il mettait els pieds, avec le vieux monsieur Kendall au milieu ; De plus, lui qui n’était pas très loquace habituellement, se taisait d’autant plus, laissant place au doute et aux affabulations de l’homme qui lui faisait face et qu’il adorait par-dessus tout !

« Alors tu vas l’emmener où Edwin ? Dans le petit restaurant chez Monsieur Fragel ? Il est bien ce petit restaurant cossue, chaleureux et tranquille, oui tu devrais l’emmener là… »

« Euh…oui… »

Edwin ne savait plus que faire, ni que dire, et il n’arrêtait pas de jeter des coups d’œil à Alice, qui était à côté de lui.

Invité

Depuis que le vieux Kendall était arrivé, du mutisme Edwin était passé à la confusion la plus totale. C'était d'ailleurs assez étrange à voir, car d'un coup il devint comme plus bavard...Ah mais c'est ça les timides, ça sait jamais se justifier alors ça fait des discours, et des discours, pour finalement dire trois lignes ! Mais bon, pas tout le monde n'est doué pour la rétorique, elle non plus, d'ailleurs. Et puis, il fallait avouer que la situation semblait délicate pour lui.

Il la regarda l'air surpris de voir qu'elle connaissait le libraire et lui répondit avec un sourire et un petit hochement de tête. Le vieil homme enchaîna de suite, et Alice comprit qu'elle allait avoir du mal si elle était prise entre les deux longtemps. Avec un gracieux sourire, elle répondit :

"Je vais très bien, merci. D'ailleurs, on vient juste de se rencontrer, on a eu la même idée, ce soir. Et je dois avouer en effet qu'il est plus joli garçon que ce qu'on a pu m'en dire." ajouta-t-elle enfin en coulant un regard au principal intéressé, qui ne se sentait déjà pas trop dans son assiette.

Elle avait cependant dit la vérité. Ses collègues de travail lui avait décrit un jeune homme certes très beau, mais elles n'avaient pas pu lui décrire le charme que elle, pouvait lui trouver. Et puis, en général, les descriptions sont souvent superficielles, et subjectives. Une va trouver qu'il est trop fin, une autre va dire qu'il est large, une va lui trouver de l'embonpoint, l'autre des abdominaux superbes. Bref, elle ne savait plus quoi penser de ce si beau jeune homme, qu'elle avait en face en le pensant magnifique !

La jeune femme avait quand même compris que le vieux Kendall pensait qu'Edwin la draguait déjà, alors que la réalité était tout autre, du moins, le pensait-elle. Le libraire avait cependant une bonne idée car il facilitait leur choix, même si le jeune homme ne semblait pas convaincu. Fallait-il qu'elle prenne une initiative pour qu'ils bougent de là ? Visiblement, oui.

"C'est une excellente idée, merci Monsieur Kendall." dit-elle avec le sourire, s'approchant doucement d'Edwin, espérant qu'il saute sur l'occasion pour se sortir de cette état de confusion.

Invité

Edwin commençait à être complètement en dehors de la situation, ne comprenant plus vraiment très bien comment il était passé d’une baignade nocturne à une rencontre plus que gênante en plein milieu de la jetée ! Alice connaissait Monsieur Kendall et vice versa, et lui au milieu était complètement paumé, sur un nuage à milles lieues de là ! Il laissait alors Alice et son patron et ami parler tous les deux, essayant de comprendre comment ils pouvaient se connaître se rendant à peine compte que la réponse avait été donné par la jeune femme. Alice qui parlait toujours avec Kendall, et…non…et elle le complimentait. Mais qui parlait sur son compte ? Il ne connaissait personne ? Il fit alors de gros yeux ronds à Alice, à la fois interrogatif et ébahi, son regard de braise s’illuminant sans même qu’il ne s’en aperçoive. Sa main gauche aussi devenait de plus en plus en chaude. Bien sur il pouvait transférer la chaleur à tout son corps mais il ne valait mieux pas c’était risqué avec la jeune femme dans les parages.

Il était tellement concentré pour contrôler son pouvoir et pour essayer d’analyser la situation qu’il en oubliait de parler et de réagir, si bien qu’Alice avait pris le relais, répondant à monsieur Kendall. Visiblement le restaurant dont il parlait la tentait bien, mais lui se souvenait que lorsqu’ils y étaient allés, il n’y avait que des couples, ce qui le refroidissait un peu, il ne voulait pas qu’Alice se fasse des idées sur son invitation. Un jour son père d’adoption lui avait dit que les femmes voient vite un signe de drague dans un rendez vous au restaurant ou une promenade nocturne. Là, il n’était pas loin d’accumuler les deux ! La première n’étant pas de sa volonté puisqu’il s’était pris la jeune femme dessus lorsqu’elle avait plongé.

A la dernière réplique, Alice s’était rapprochée d’Edwin, heureusement elle était de son côté droit. Comme un enfant recherchant un contact rassurant, il lui attrapa la main. IL la regarda puis regarde de nouveau Kendall, ne sachant que faire, mais le sentant pour on ne sait quelle raison, il pensait bientôt dire une bêtise.

« Monsieur Kendall, que me vouliez vous ?...Et vous êtes sûr pour le restaurant ? »

Lorsqu’il parlait au vieil homme, son ton changeait. Il ressemblait plus à un enfant qu’à un adulte, et pourtant dieu sait combien pouvaient attester qu’il était un homme !

« T’occupes ! Nous verrons cela demain matin ! Et puis emmènes Alice à la maison si tu veux après votre repas, ne la laisse pas seule !...Et pour le restaurant ?...Oui je suis tout à fait sûr ! »

Edwin ne comprenait pas très bien, mais il acquiesça et tira Alice en direction du restaurant sans même dire au revoir à monsieur Kendall. Il voulait reprendre une température normale avant d’atteindre le restaurant. Sinon il risquerait de cramer quelques petites choses. Il s’arrêta alors à bonne distance et se tournant vers Alice, il fit un sourire timide, et sa voix rauque sonna de nouveau.

« Désolé. » dit il simplement.

Sortir plus d’une phrase était déjà dur pour lui, alors avoir tant parlé d’un coup était un miracle ! Les seules fois où on entendait le son de sa voix plusieurs secondes voire minutes d’affilées, c’était lorsqu’il essayait de comprendre une chose du monde, et encre plus els femmes. Souvent certaines d’entres elles s’attroupaient autour de lui,ou lui lançaient des sourires lorsqu’il était à la librairie, mais il ne comprenait pas et essayait à chaque fois d’avoir une explication. Enfin, pour suivre un des conseils qu’on lui avait donné , il finit tout de même par ajouter une petite explication, histoire d’avoir moins l’air d’un homme de cromagnon.

« Monsieur Kendall m’a recueilli et je travail pour lui à la librairie, alors je lui en suis très reconnaissant. Il est très gentil vous savez ? »