Entretien...

La journée promettait d'être belle car déjà quelques rayons de soleil pointaient et pas un nuage ne flottait dans le ciel. Autant dire qu'il ferait beau et sans doute chaud. Le port était déjà en activité et l'on se préparait à partir.

Tout au bout des quais, alors que plusieurs locaux sont fermés par de discrètes petites portes, la plus éloignée était celle d'une maison. Dans le temps c'était celle d'une personne très influente sur les affaires du port de son vivant. C'était à ce jour son fils qui y résidait avec sa propre fille.

Pour l'heure, la maison était sans bruit, tout le monde dormait. Enfin, Atalante somnolait encore, n'ayant aucune envie particulière de se lever. Et pourtant, il avait une très bonne raison de le faire. C'était aujourd'hui que devait se présenter la jeune femme pour le poste de nounou et il n'était toujours pas prêt...En réalité, si ! Il s'était levé à six heures en pensant qu'il aurait juste le temps de se préparer mais en quart d'heure il fut prêt et se recoucha immédiatement, avec seulement son pantalon, son t-shirt jeté sur une chaise de la salle à manger. Il ne le mettrait qu'au moment où elle arriverait.

Et elle ne fut pas longue. Il entendit des coups à la porte mais ne pensa d'abord pas que c'était chez lui, puis à la deuxième fois il daigna se lever. Les cheveux dans tous les sens, la mine pas réveillée et sans son haut, il ouvrit la porte d'entrée en veillant à ne pas trop faire de bruit pour ne pas réveiller Lorolay qui dormait encore. Les volets étaient ouverts et la salle de séjour était éclairée par les premiers rayons du matin. La table ronde vernie reflétait des stries dorées que le piano noir enviait sans doute.

La jeune femme derrière la porte ressemblait plus à une adolescente d'âge mur qu'à une jeune femme de vingt ans...Il pouvait bien parler, lui ! Mais bon !

"Bonjour." dit-il, notant, en plus de la tenue un peu courte de la nouvelle venue, son casque sur les oreilles et la musique qu'il entendait de là.

Il se rappela alors, en sentant l'air frisquet du dehors, qu'il n'avait pas de t-shirt et que la jeune femme risquait de se sentir visée...Bah tant pis pour elle si elle était coincé, il allait pas s'empêcher de vivre pour une midinette qu'il n'allait peut-être jamais revoir !

La petite jeune femme, donc, qui se trouvait devant lui, avait bien tout de l'étudiante à laquelle il s'attendait...même s'il devait avouer qu'elle était beaucoup plus belle que ce qu'il aurait pu penser. En fait, en pensant à étudiante, il se souvenait de celles de son lycée et elles avaient tout à envier à cette fille...Si ce n'était son doux cri qui le fit se crisper...Ah les jeunes et leur musique ! Y avait pas pire pour leurs oreilles et celles de leurs interlocuteurs !

*A tous les coups, elle a réveillé Lorolay...Ou alors elle était vraiment fatiguée parce que moi j'aurais pas mis longtemps à me lever pour la faire courir...On a pas le même âge, cherche pas, vieux !...*

Elle rangea le tout dans son sac et leva les yeux vers lui. Il ne lui avait pas répondu, son cerveau fonctionnant trop lentement pour être poli. Et puis, quand bien même il l'aurait dit, elle ne s'en serait pas rendu compte avec ses écouteurs sur les oreilles. Comme elle était à croupi sur le sol, il avait une vue plongeante sur ce que son top offrait mais il n'était pas du genre à mater. Manquerait plus qu'il se mette à draguer une minette !

"Ce n'est rien." répondit-il de sa voix douce et faible.

Il n'osa pas lui faire remarquer qu'en effet, ça risquait de ne pas se reproduire, car elle pouvait très bien ne pas être choisie. Enfin, ne pas non plus être fataliste, même si la première impression n'était pas forcément la bonne.

Il nota aussi que sa voix était plus agréable quand elle ne vociférait pas et s'exprimait calmement. De plus, elle avait un bon niveau de langue, pas le genre de jeune fille à dire vulgarité sur vulgarité, en somme, quelqu'un qui avait un bon profil, si on faisait abstraction de la tenue. Très souriante, qui plus est ! Ce qui n'était pas du tout le cas d'Atalante qui restait impassible, voire blasé, comme s'il recevait un représentant quelconque.

Enfin, elle lui conseilla de faire attention pour ne pas attraper froid et il se rendit alors compte qu'il avait complètement oublié de mettre son haut au passage. Elle devait avoir une belle vue, la petite ! Bah, tant mieux pour elle, lui ça lui était bien égal !

"Entrez, je vous prie." la pria-t-il sans cérémonie, se dégageant de l'encadrement de la porte.

Il la laissa passer et entrer directement dans la salle de séjour. La porte se referma donc, laissant place à une petite pièce aux murs gris, comme tous ceux de toutes les maisons de cette ville, taillées dans la roche. Un sofa se trouvait en face de l'entrée, qui était en fait un recoin où le piano avait trouvé sa place, juste à côté de la porte. Derrière le canapé se trouvait la table du salon, ronde, en bois venir avec quatre chaises. Sur le mur face aux fenêtre s'étalait une bibliothèque qui prenait d'un coin de la pièce à la porte de la chambre de Lorolay. Enfin il y avait, sur les deux pans de mur restant, la chambre d'Atalante, et en face la cuisine et la salle de bain. Autant dire la pièce centrale !

Il l'invita à le suivre dans la cuisine, où une petite table et deux chaises avaient pris place.

"Vous prenez du café ?" demanda-t-il poliment.

Au passage il avait attrapé un débardeur qu'il enfila prestemment en regardant par la fenêtre de la cuisine qui donnait sur le port et la mer d'un beau bleu. Il attendait la réponse de son hôte et peut-être future employée.

Quelle maladroite ! Et si la petite fille n’était pas réveillée, et que par sa faute elle allait la voir venir toute endormie pour savoir ce qu’il se passait ? Parfois Layana ferait mieux de faire plus attention, et d’être moins étourdie. Mais fort chanceuse, le père ne lui dit rien. Elle voyait, néanmoins, à son visage qu’il n’était pas forcement bien luné ou très content de son entrée en scène. Le diagnostique restait encore à peaufiner. Elle espérait juste ne pas avoir trop mis à mal son image, en même pas trente secondes.

Elle avait alors rangée tout dans son sac en quelques secondes, vite fait bien fait pour ne pas faire trop attendre son peut être futur patron, qui la pardonna après quelques excuses. Elle remarqua d’ailleurs, que bien que dans le pâté, la voix de l’homme était douce, et assez agréable à entendre à l’oreille. Presque berçante. Enfin il fallait peut être qu’elle arrête d’observer son presque futur patron, car si il la remarquait, elle doutait fort que cela soit un bon point pour elle ! Surtout avec les nombreuses fautes qu’elle commettait ! Elle espérait qu’il soit plus qu’indulgent ! Ou alors pas assez réveillé pour juger objectivement !

Mais elle ferait des efforts, surtout pour essayer de ne pas faire une autre bêtise, ce dont elle était la pro lorsque le stress la prenait. Sa voix était déjà redevenue à la normal, et son sourire avait reparu ! Un bon point, plus de naturel et moins de n’importe quoi ! Elle se présenta aussi, pour être plus polie bien sûr, et conseilla le jeune homme comme si elle étai sa mère, mais avec une vision de jeune fille. Cela voulait dire qu’elle voyait ses belles tablettes de chocolat plus comme une future épouse que comme une grand-mère !

Pour plus de précaution, elle décida de ne pas être plus loquace que cela pour éviter de sortir une quelconque ânerie, et entra dans la maison suite à l’invitation de son employeur ! Enfin, peut être presque employeur ! Et de toute façon, pas besoin de parler pour observer ! En effet layana, une fois dans la petite maison, observa le moindre recoin. En fait elle était très observatrice et aimait voir comment les gens vivaient et prenaient leurs habitudes. La maison par elle-même n’avait pas une configuration bien différente des autres, mais sa personnalité n’était en rien identique. Chaque personne met sa personnalité dans chacune des pièces qu’elle habite, et la maison d’Atalante Elhasiel, pour la peut être presque jeune nounou, était cossue et très chaleureuse. Elle fut cependant impressionnée par la bibliothèque. La jeune fille qui adorait lire n’avait pas autant de bouquin chez elle ! Budget de petite étudiante oblige ! Mais elle se rapprocha, pour voir de plus prêt, et vit des carnets de voyages, intéressant, mais encore plus que cela, des livres sur les contes et légendes d’autres payes ! Waouuu , et de la musicologie !!! Elle était fascinée d’un coup…

Mais il la fit entrer dans la cuisine, où se dressait une petite table entourée de deux chaises, parfait pour l’entretien ! Il lui demanda si elle prenait du café ! Malheureusement pour elle le café lui était proscrit de par le fait qu’elle était de nature stressée, et que ca l’énervait encore plus. Sa mère lui avait donc toujours interdit le café . Et on ne perd pas les vieilles habitudes de toute manière !

« Non ca ira, merci, je ne peux pas en boire…»

Elle garda son sourire, mais resta plantée là n’osant pas trop parler ou bouger. Elle était intimidée du coup, et surtout peureuse. Elle voulait ce job, à tout pris il le lui fallait ! Elle le regarda alors, i avait enfilé son débardeur sans même qu’elle ne le remarque. Mais le voyant ainsi dans les rayons naissant du soleil qui s’infiltrait par la fenêtre de la cuisine, elle remarqua à quel point il était grand, et impressionnant, mais aussi à quelle point il avait l’air endormi. Et malgré elle et avec un grand sourire :

« Mais vous devriez peut être en prendre un vous ! »

Oui, Atalante avait beaucoup de livres de différentes sortes et les avait tous lus. Il avait de la culture, malgré le fait qu'il ne soit pas allé bien longtemps à l'école, aussi il n'était pas fichu de faire certaines choses en mathématiques, mais capable de répondre juste à une question de littérature toute bête (ne pas demander trop élaborée non plus, il n'est pas un surhomme !). Il avait donc pas mal de connaissance sur la littérature étrangère, mais aussi en musique, qu'il adorait. Depuis tout petit ça le passionnait mais il avait trouvé plus facile de faire une carrière militaire que de musicien. En fin de compte, c'était plus tranquille, même si au fil des années, les voyages qu'il avait fait lui avait donné goût aux carnets des photographes qu'il pouvait aussi montrer à sa fille en les agrémentant d'histoires quelconques qu'il avait lu de l'endroit.

Il fit entrer la jeune femme dans la cuisine, déjà pour ne pas réveiller Lorolay avec leur conversation, et puis pour être plus près de tout pour lui proposer quelque chose à boire. Au passage il avait attrapé son haut jeté en boule sur le canapé et l'avait enfilé dans la cuisine alors qu'il lui demandait si elle prenait du café. Elle ne pouvait pas...Bon, ça, c'était fait...

La jeune Layana lui conseilla d'en prendre un, et il devait avouer que ça ne lui ferait pas de mal. Il était arrivé tard, la veille, aux environs de minuit et demie, complètement exténué, mais il avait dû faire la lessive -à la main, pour ne pas réveiller sa fille- qu'il ne voulait pas faire le lendemain, car il avait peur que la petite ne manque de linge, et lui de sous-vêtements, étant champion pour oublier de laver ses propres affaires et se retrouver "en panne". Donc, il avait encore veillé deux heures, le temps de tout rangé, mais il n'arrivait pas à s'endormir et s'était attaqué à un roman, qu'il avait presque fini quand il s'était endormi dessus vers trois heures et quart. Pour finir, en pensant s'être levé trop tard, vers six heures, il avait essayé de se réveiller sous la douche, puis avait son lit et un peu de ménage par-ci, par-là, sans faire de bruit, pour voir qu'à six heure et demie, il était prêt et n'avait plus rien à faire...qu'attendre ! Autant dire un programme chargé !

Donc, un café n'était pas de refus. Mais il n'allait pas laisser son hôte comme ça, sans rien. Il réfléchit à ce qu'il avait à lui proposer...

"Vous désirez autre chose, peut-être ? J'a du thé, des infusions, du jus d'orange...?"

En attendant, il mit l'eau dans la cafetière et le café, puis mit le tout sur le petit feu de la gazinière qu'il alluma. Il se tourna ensuite vers la jeune femme qui était restée debout et lui désigna l'une des chaises :

"Mais je vous en prie, asseyez-vous, voyons !" dit-il avec amusement.

L'éducation de cette petite prouvait qu'elle pouvait tout de même donner un bon exemple à Lorolay, tout en étant naturelle et agréable. Discrète, en plus, c'était presque mignon à voir, comme une petite fille. Puis il repensa au fait qu'elle ne puisse pas boire de café et se dit que quand même, il pouvait lui demander si elle n'avait pas problème trop grave, ce serait bête qu'il lui arrive quelque chose si elle était seule avec la petite, car cette dernière ne saurait pas trop quoi faire et ça pourrait tourner au drame...sans se faire de film !

"J'espère que vous n'avez pas quelque chose de trop grave, quoique si c'est juste une interdiction de prendre de la caféine, ça ne doit pas l'être. Mais ce serait dommâge à votre âge, que vous soyez incommodée."

Décidément, Atalante allait de surprise en surprise avec cette petite jeune fille. Il s'assit et voyant qu'elle ne buvait pas entreprit de s'intéresser à ses activités en dehors, histoire de savoir ce qu'elle avait comme temps libre. Quand on engage, il faut savoir être égoïste ! Pendant le temps qu'elle répondait, il porta le café à ses lèvres et cru bien s'étouffer en entendant ce qu'elle lui dit. Ce lapsus était vraiment...Déconcertant ! Un instant, il crut qu'il y avait un rapport avec sa tenue quand il avait ouvert, mais se dit qu'il devait se faire des films. Il avala finalement la gorgée qui avait failli l'étrangler et remarqua le teint rouge écrevisse de la jeune femme. Bon, il y avait quelque chose qu'il ne comprenait pas, et qu'il ne risquait pas de comprendre avant un moment.

Ainsi donc, cette jeune Layana travaillait beaucoup en rapport avec la mer, et avait du mal à parler, visiblement. Ou alors était-il réellement intimidant ? Quand même pas à ce point ! Toujours était-il qu'il se rendait compte que ça ne laissait quand même pas beaucoup de temps pour garder une petite fille, tout ce travail : donner deux fois par semaine des cours de voile équivalait à deux après-midi de prises, sans compter les cours...Ouais, ça faisait quand même une vie bien remplie, mais sans doute avait-elle ses raisons de vouloir ce poste. De plus, si elle se proposait de faire encore des heures en plus, elle était organisée et c'était un bon point de plus pour elle.

Il n'avait rien à ajouter et cherchait encore quelques questions à lui poser, car il n'était pas vraiment doué dans le social, quand sa voix retentit de nouveau. En quoi consistait le travail qu'il donnerait à son employée ? Il ne savait pas trop quoi répondre car à la vérité, il ne pensait pas du tout au ménage, pour lui c'était plus du baby-sitting de base qu'un vrai travail de petite maman. Il mit un certain temps à répondre :

"Eh bien, en fait je pensais surtout à aller chercher la petite à l'école et s'en occuper un peu à la maison les jours où je ne pourrai pas. Le ménage, je peux l'assurer seul malgré mes horraires mais si vous pensez que c'est nécessaire et que vous n'avez rien à faire, eh bien, pourquoi pas. Mais je pense qu'il vaut mieux réviser et réussir un examen plutôt que de faire les tâches ménagères chez un inconnu, enfin, c'est vous qui voyez."

Il ne se rendait pas vraiment compte qu'il lui parlait un peu comme s'il l'avait engagée, même s'il ne savait pas encore trop quelle décision prendre. Non, il ne savait plus quoi dire et avait besoin de quelques minutes encore pour réfléchir. Il pensa alors à la prendre à l'essai quelques temps et voir comment ça se passait, puis aviser en fonction.

Il fut coupé dans ses réflexions par l'arrivée d'une Lorolay toute endormie. Elle était encore en pyjama et se frottait les yeux, ses courts cheveux châtains tout en bataille. Sans mot dire, elle regarda son père et lui sourit, le regard tout embrumé. Ce dernier se tourna et positionna le dossier de la chaise contre le mur et prit en enroulant un bras autour de sa taille la petite sur ses genoux. Il l'embrassa à la tempe et murmura :

"ça va, petit chat ?"

Elle acquiesça d'un signe de tête et se blottit tout contre son père qui posa une main dans son dos, l'autre toujours occupée à tenir la tasse de café brûlant. Quand on les regardait l'un à côté de l'autre, on voyait une certaine ressemblance dans la forme du visage, qu'Atalante avait fin voire efféminée, surtout pour un homme de son âge. Enfin, la fillette posa son regard sur la nouvelle venue et la dévisagea, ne comprenant pas trop sur le coup ce qu'une femme faisait dans la cuisine à l'heure du petit déjeuner avec son père.

"C'est qui ?..."

"C'est ta peut-être future nounou."

"Ah...je pensais que tu avais trouvé une chérie."

"ça risque pas !" dit-il avec un sourire amusé. "Allez, tu vas lui dire bonjour, au moins."

Et il la reposa sur le sol. Lorolay alla se planter devant la jeune femme et lui dit sans passer par quatre chemins :

"Moi je m'appelle Lorolay. Et toi, comment tu t'appelles ?"

Les activités extérieures ? Elle n’y avait pas pensé mais cela pouvait fortement la pénaliser ! En effet elle était toujours à droite et à gauche à s’occuper comme elle le pouvait ! Mais en aucun cas elle négligeait quoi que ce soit, et elle se sentait tout à fait d’assumer le boulot de nounou, elle arrivait bien à jongler entre tout, elle avait l’habitude. De plus ses cours à l’université étaient un peu des cours par correspondance, elle pouvait donc travailler où bon lui semblait quand bon lui semblait. Qui plus est le sommeil n’était pas trop dans son langage ses journée en devenaient donc beaucoup plus longues.

Enfin elle expliqua, quelque peu stressée et impressionnée par l’homme qui lui faisait. La raison lui en était inconnue, peut être le fait qu’il soit si décontracté, ou…si beau ! Quoi qu’il en soit, elle bafouillait et sortait de ces énormités ! La couleur de peau ne pouvait que s’en ressentir, mais comment rattraper une belle bourde comme cela ? Pour elle tout était fini, mais elle essayait de réfléchir, de faire quelque chose pour se rendre tout de même intéressante pour le travail ! Y parvenait elle seulement ?

Elle se décida alors à prendre une initiative, espérant qu’elle serait bien perçue. Elle se sentait de plus en plus sur els nerfs, avec une envie irrépressible de bouger mais elle se retenait contrôlant son corps et son esprit ! Alors pendant qu’il lui répondit, elle se mit enfin à boire son thé, même si elle doutait que cela soit une bonne idée pour son hyper activité ! Puis la manière dont il s’adressait à elle était engageante néanmoins, ce qui la fit sourire, et ainsi elle failli en recracher son thé. Mais faillit seulement, elle passa cela pour une petite estouffade.

« Ne vous inquiétez pas j’arrive à tout gérer ! Je suis vraiment trèèèèèès motivée en plus! »

Layana ne contrôlait cependant lus vraiment ses mots, mais au moins elle avait évité le lapsus très dérangeant ! Pas toutes les secondes non plus ! Elle se demandait alors qu’elle serait la prochaine question ou si il allait tout simplement la virer parce qu’elle ne faisait pas l’affaire quand un petit bout de chou entra dans la pièce détendant alors l’atmosphère d’un coup ! Du moins pour Layana, parce que son peut être futur employeur lui ne semblait pas dérangé le moins du monde !

Ainsi donc c’était elle la petite fille qu’elle devrait gardé ! Enfin peut être ! Lorsque la jeune femme la vit sur les genoux de son père, elle pensa qu’ils ne pouvaient pas se renier c’était un fait, mais lorsqu’elle les observa encore tous les deux elle pensa *Trop chouuuuu, ils sont beaux !!*. Elle se voyait déjà s’occuper de se petit bout de jeune fille ! Toute dans les nuages elle était trop mignonne et elle semblait déjà pleine de vie. Layana quant à elle un grand sourire accroché aux lèvre et qui ne s’en défaisait pas n’intervenait pas même si une phrase de la petite la fit un peu rougir.

On pouvait lire dans les yeux pétillants de Layana tout l’intérêt qu’elle portait à la petite fille. Elle ne décrochait plus le regard de ce petit minois, et en cet instant elle espérait vraiment être engagé ! Ce qu’elle ressentait n’était pas vraiment définissable, elle sentait juste que la petite fille et elle s’entendraient bien ! Au moins dans un petit peu de temps ! Lorolay devait être bien trop méfiante pour faire confiance à une femme si vite ! Mais elle avait écouté son père, et directement s’était mise à parler avec l’innocence et la franchise d’une enfant ! Ce qui fit à nouveau sourire Layana.

« Et bien moi je suis Layana ! », lui dit elle en lui caressant le bout du nez « Tu as bien dormi Lorolay ? » lui demanda t’elle par la suite ?

Atalante ne faisait plus vraiment attention à la jeune femme depuis que sa fille était entrée dans la pièce. Non pas qu'elle soit totalement inintéressante, mais Lorolay était quand même la seule personne au monde qui lui restait et il ne la négligeait jamais ! Et puis, elle pouvait bien attendre deux minutes, surtout si elle pouvait faire la connaissance de la petite qu'elle risquait de garder. Car oui, le soldat la trouvait plutôt convaincante et pensait la prendre à l'essai quelques temps et ensuite en discuter avec sa fille, puis aviser à la fin de cette période d'essai.

Décidément, la petite avait hâte de lui trouver une copine ! Cela le faisait rire de la manière dont elle le disait mais Atalante comprenait le message caché derrière ces petites remarques anodines en apparance : Lorolay cherchait désespérément une femme qui remplirait le rôle d'une mère. En effet, il serait temps, mais son père ne le voyait pas du même oeil. Il avait été dégoûté par son ex-femme et ne cherchait pas réellement de compagnie féminine. Il avouait qu'il s'était pas mal réfugié dans le boulot pour trouver une excuse valable à être célibataire, mais aussi que jusque là, aucune présence féminine ne lui semblait agréable au quotidien chez lui. Bon, il était difficile, c'était vrai, mais il ne voulait plus tomber dans le panneau, en plus il craignait de devenir très jaloux voire complètement imbuvable au moindre soupçon, autant dire que ça ne servait à rien de se rendre la vie plus difficile.

Mais ça n'avait rien à voir avec l'instant présent. Pour l'heure, il était assis dans sa cuisine et regardait Lorolay faire face à sa peut-être future nounou. Cette dernière ne se débrouillait pas trop mal pour le moment, même si ce n'était pas encore gagné, et il le pensait en connaissance de cause. Sa fille pouvait être froide assez longtemps si on ne savait pas comment s'y prendre mais il n'y avait pas de raison que ça ne fonctionne pas entre les deux, du moins en apparance.

En réponse à la question qu'on venait de lui poser, Lorolay hocha la tête avec un "Mmhmmh" affirmatif. Puis elle détailla la jeune femme qui se trouvait en face d'elle avec de grands yeux noirs curieux. Sans doute qu'Atalante avait les mêmes étant enfant, pensa-t-il, s'avouant qu'il avait encore quelquefois ce regard quand il savait qu'il pouvait se le permettre avec la personne qu'il avait en face.

"Tu es belle." dit-elle simplement. Puis elle se tourna vers son père : "Hein, papa, qu'elle est belle ?"

Son père ne dit rien et se contenta d'acquiescer modérément du chef, un léger sourire en coin aux lèvres, se doutant que cette remarque risquait de mettre mal à l'aise la jeune femme, il ne voulait pas en rajouter, même s'il la trouvait vraiment très mignone.

"Tu as quel âge ? Moi j'ai cinq ans !" enchaîna-t-elle.

"Non, six, Lorolay, tu as six ans." récitifia son père en souriant.

"Ah oui ! Et je suis au CP. C'est un peu dur, surtout d'apprendre à lire. En plus, papa il veut toujours que je lise."

Atalante sourit et regarda Layana avec un regar amusé :

"Là, ça y est, le moulin à parole et en route vous en avez pour un moment."

Layana était toute attendrie par la vision de la petite. Avec son père, ils se ressemblaient énormément ! La petite fille était aussi belle que le papa et Layana avait vraiment envie de la garder ! Elle était tellement adorable ! Bon cela pouvait cacher quelque chose, mais à première vue elle avait tout de la petite fille gentille et totalement amusante ! Mais un peu gênante aussi par certaines de ses réflexions ! Mais cela la rendait encore plus mignonne et rigolotte.

Elle se souvenait, lorsqu’elle était enfant, souvent elle se promenait joyeux luron, courant dans tous els sens un vrai démon ! Mais Lorolay, elle, semblait bien plus sage ! Quand bien même, pour Layana, un enfant qui court et s’amuse est un enfant en bonne santé ! D’ailleurs elle semblait avoir bien dormie. Et sa pensée occupée par une tout autre direction ! D’ailleurs cette direction devenait quelque peu gênante ! Le père lui ne faisait qu’observer, certainement pour voir comment la jeune fille se débrouillait et agissait. Layana elle était toute sourire, et éviter d’être trop tactile comme elle était d’habitude car elle ne connaissait pas l’enfant. Et apparemment elle n’avait pas de mère pour assurer ce besoin de toucher, elle pouvait ainsi être plus que méfiante ou effrayée même. D’autant plus que Layana était une parfaite étrangère !

Puis la petite ouvrit à nouveau la bouche ; Pour complimenter la jeune femme et en plus demander confirmation à son père. Les joues de Layana durent tout de suite se teinter d’un somptueux roue et elle aussi regarda monsieur Elhasiel de gros yeux ronds de surprises le fixant en attendant de voir la réponse. Pourquoi les enfants sont ils toujours aussi impulsif et purent dans leurs mots ? Puis elle enchaîna sur tout autre chose. Au moins e que l’on pouvait dire c’est que c’était une petite fille qui devait aimer parler comme le nota d’ailleurs son père après ce flot de paroles ! Elle était tout à fait marante avec ses remarques d’enfant innocent qui voit ce monde immense avec ces petits yeux curieux qui ne voient pas encore l’avenir! Enfin, elle redirigea son regard sur Lorolay et lui répondit avec un sourire sincère.

« Et bien moi j’ai vingt ans ! Et j’étudie aussi, enfin je vais à l’école, mais une pour les gens de mon âge ! Et tu sais, c’est bien que tu lises maintenant ! Tu verras quand tu seras grande, ça va beaucoup t’aider ! Et puis tu peux imaginer tes histoires aussi comme ça ! »

La voix de Layana se faisait douce, et compréhensive. Elle releva la tête et regarda Atalante qui faisait de même. Amusée par la remarque de ce dernier, elle rit un peu, avant de dire.

« Mais non, l’expression orale, et le meilleur des arts ! »

Puis elle se retourna vers Lorolay. Toujours souriante.

« Alors dis moi Lorolay, tu sais ce que tu vas faire aujourd’hui ? »

Layana l’encourageait à parler, pour voir comment elle prenait le fait qu’une intruse soit dans la maison, et puis pour la connaître mieux, apprendre ses réactions. Même si cela ne serait pas long, ça donné un aperçu notable.
[b]

Oui, Lorolay disait des choses gênantes parfois, comme tous les enfants de son âge, d'ailleurs. Mais Atalante était bien pire, parfois, ayant les doubles sens profonds et bien gras de certains adolescents ingrats et jamais en retard d'une connerie. C'est ce qu'il était un peu resté, de toute manière même si au passage il avait acquéri une dureté dans le regard et l'attitude qui lui collait à la peau.

Mais les questions de sa fille l'aidait à savoir quelques petites choses supplémentaires sur elle. Son âge, par exemple, il ne le lui avait pas demandé mais il le savait dès lors. Vingt ans. C'était raisonnable, plutôt bien, d'ailleurs, elle n'était pas trop jeune...pour garder une enfant ! Tsss...Faut toujours préciser avec vous ! Elle était d'ailleurs assez douée avec Lorolay qui avait pourtant un caractère assez difficile quand elle s'y mettait. Mais le savoir faire de la jeune femme irait sans doute, puisque le soldat y arrivait et il n'était pas si doué que ça.

Ouf ! Que sa fille parle beaucoup ne la dérangeait pas du tout ! C'était déjà ça. Son ex-femme, Sarah, n'aurait jamais toléré ça. Pourtant, même lui qui était de nature taciturne trouvait agréable d'entendre la voix vive d'une petite fille pleine de vie. Mais jamais avec Sarah Lorolay n'aurait pu s'épanouir. Il se demandait même comment elle aurait pu grandir dans de telles conditions. Enfin, cette période était heureusement passée et cette abominable femme qui avait été pendant un temps l'amour de sa vie était loin, très loin et si elle avait le malheur de mettre un pied sur le paillasson, elle resterait bête...étendue sur le seuil de la porte, trouée comme une passoire !

Cette fille semblait différente, mais Atalante qui ne sortait jamais de son trou de souris, du moins, jamais afin de draguer ne savait pas trop quoi penser. Et puis, zut, il allait encore attendre de voir.

Lorolay, elle, buvait les paroles de cette inconnue. Elle était contente de savoir que cette femme allait la garder, car elle n'avait pas vraiment saisi la situation, mais elle avait vraiment envie d'être gardée par cette jolie brune qui était très sympathique. Ce qu'elle allait faire dans la journée ? Elle secoua la tête :

"Je sais pas, on a rien décidé avec papa..." dit-elle en se tournant vers son père.

"Eh bien, je ne sais pas, on va voir selon le temps. Mais comme il fait beau, je suppose qu'on va aller se promener."

Il regarda par la fenêtre, ses yeux bruns rouges se perdant dans le ciel. Il revint à la réalité et à sa fille :

"Tu as faim, Lorolay ?"

Elle secoua la tête de droite à gauche, puis alla voir son père.

"Tu vas prendre ta douche et tu manges après, d'accord ?"

"Oui...Papa..."

Elle leva ses petits bras vers lui, et comprenant ce qu'elle voulait, il la souleva et la serra contre lui, la laissant se nicher dans son cou. Il y avait énormément de tendresse entre les deux, même si ça paraissait étonnant venant d'un homme aussi froid en apparance qu'Atalante Elhasiel. Enfin, il la reposa sur le sol et la laissa aller en direction de la salle de bain. L'amour qu'il avait dans le regard à cet instant était à la hauteur de la froideur qu'il avait eu face à la jeune femme quand il lui avait ouvert la porte.

Cela faisait à peine quelques minutes que Layana était dans la maison, et malgré la gêne des premiers instants, elle se sentait bien. A l’aise comme si elle les connaissait depuis longtemps alors qu’elle faisait à peine connaissance. Son stress peu à peu disparaissait, et elle se glissait dans son rôle, du moins peut être futur rôle de nounou.

Elle se demandait néanmoins quand est ce que le papa referait surface dans la discussion ; Layana s’en doutait il devait observer comment elle se débrouillait avec sa petite fille, et c’était bien normal. Ils emblait protecteur, et cela ne faisait que rendre la jeune fille que plus admiratrice de ce père célibataire. C’était tellement rare de voir un père seul élever son enfant, cela rendait la situation plutôt mignonne et plus qu’attachante. Et puis dans le cas présent, la petite Lorolay semblait plus qu’en bonne santé et bien élevée, ce qui donnait une bonne opinion du père que devait être le jeune homme.

Jeune ? Oui Atalante paraissait plutôt jeune pour avoir un petite fille de l’age de Lorolay, mais après tout les apparences sont parfois trompeuses ! D’ailleurs heureusement pour elle, car parfois son hyperactivité pouvait la desservir et faire penser qu’elle était totalement irresponsable. Ce qui bien sûr n’était absolument pas le cas, surtout avec les responsabilités qu’elle avait ne serait ce que dans son métier d’instructeur de voile !

Quoi qu’il en soit, à présent à l’aise devant cette petite fille pleine de vis, Layana comprenait qu’elle ne la rejetait pas et que peut être elles s’entendraient bien. Ce qui était un plus lorsque l’on garde un enfant ! Enfin, elle posa une dernière question à la petite, histoire de la faire un peu parler ; La jeune femme pensait qu’il était nécessaire de laisser les enfants s’exprimer, ainsi ils peuvent développer un bon langage et exprimer à leur manière tout leur ressenti. Ce fut aussi à ce moment là qu’Atalante réintégra la conversation. C’était vraiment mignon de le voir agir avec sa fille. Un homme grand et musclé, que l’on s’imagine facilement fort et autoritaire lorsqu’il le faut, tout doux et parlant posément. Autant il avait parut assez distant voir glacial au début de l’entretien, autant en cet instant, alors qu’il enlaçait et puis laissait partir sa petite fille, une douceur, une chaleur et un amour presque palpables se dégageait de cet homme. Mais quelle était leur histoire ?

Ils finirent par se retrouver seuls dans la pièce ; la petite file était partie à la salle de bain, sous les yeux émerveillés, et attendrit de Layana. Elle finit alors par se retourner vers le papa, toute gênée, ne sachant pas vraiment que dire. Elle se mit à rougir, de nouveau quand soudain sa bouche s’ouvrit toute seule, et les sons s’échappèrent les uns après les autres sans rien demander !

« Votre fille est vraiment trop mignonne !!!!! » dit elle alors pleine d’énergie et les yeux complètement pétillants ! « Ce serait vraiment un plaisir pour moi de la garder ! Mais si vous voulez plus de renseignements sur moi, il n’y a pas de problèmes, demandez moi ce que vous voulez je vous répondrez. Je peux déjà vous dire, que je ne fume pas, je ne bois pas de caféine, je suis responsable, je ne me drogue as, je sais gérer une maison… »