Les Fleurs du Mal

« Les Fleurs du mal » de Charles Beaudelaire. Magnifique recueil de poèmes, voilà la lecture actuelle du charmant jeune homme qu’est Edwin. Passionné de lecture depuis son arrivée dans la maison du vieux Kendall, il ne fait que dévorer livre après livre, passionné par chacun d’eux. Son père adoptif était impressionné d’ailleurs de voir sa vitesse de lecture et l’amour avec lequel il lisait chaque mot et l’assiduité qu’il mettait dans la compréhension de l’œuvre.

Ce matin là, il était derrière le comptoir, à la place du caissier, monsieur Kendall lui rangeait els réserves et faisait la réception des commandes. Le matin, les clients étaient peu nombreux, du coup Edwin restait avec son livre, assis dans un coin, attendant le premier venu qui voudrait acheter un de leur ouvrages en stock. Souvent Edwin conseillait les gens sur les lectures qu’il avait déjà faites, c’était d’ailleurs une qualité que monsieur Kandall appréciait. Surtout car c’était les rares fois où le jeune homme parlait en publique. Et encore.

Les heures passèrent ce matin là, sans que le jeune homme ne les vit défiler. Il était pris dans sa lecture, c’était à peine si on entendait sa respiration. Il était calme et serein, et en même temps il repensait à cette soirée, quelques semaines auparavant. Tout à fait imprévue mais des plus agréables avec cette jeune femme blonde, que son père adoptif connaissait d’ailleurs bien. Elle était belle, gentille et amusante. Mais lui grand timide et sans connaissances face à ce genre de situations qu’il avait du mal à gérer, il n’osait pas lui demander son numéro ou même de la revoir. Il y avait quelque chose chez cette fille qui le mettait en confiance, qui lui donnait envi de la revoir. Et pour une fois il n’en avait pas parlé à Monsieur Kendall qui se doutait pourtant bien de quelque chose ! Edwin, lui ne comprenait pas son ressentit. Simple pourtant !

Deux heures après l’ouverture du magasin, le premier client. Un jeune homme un peu débraillé, la casquette de travers, les écouteurs dans les oreilles. En le voyant, Edwin ouvrit de grands yeux rond, mais ne dit absolument rien. Il observa ses gestes uniquement. Cependant cela ne dura pas bien longtemps, car deux minutes plus tard, le jeune homme revint avec un livre. « Les fleurs du Mal, de Baudelaire ! Le jeune homme fut plus qu’étonné du décalage entre l’allure du jeune homme et sa lecture !

« Vous êtes sur de votre choix ? » demanda t-il de sa voix rauque et peu entraînée.

Le jeune garçon ne répondit rien, il ne devait sûrement rien entendre. Edwin enregistra le bouquin et encaissa l’argent puis reprit sa lecture se posant à présent une autre question. Plutôt existentielle mais elle était là. Faisait il lui aussi décalé comme ce jeune homme ?? Réfléchissant à la question, il se baissa prit sa bouteille d’eau sous e comptoir en but un peu et se releva. Droit, pas le moins du monde perturbé mais plus que surpris, il fit face à une belle jeune femme, un sourire s’inscrivant ainsi sur ses lèvres…

Alice n'avait pas classe ce jour-là. Et pour cause ! C'était mercredi ! Le jour où les bambins vont à droite à gauche pour faire on ne savait quoi qui les canalisait un peu eux et leur énergie débordante. C'était pour ça que la jeune institutrice adorait les jeudis. Ils étaient souvent bien fatigués et c'était plus tranquille ! Elle disait ça mais elle les adorait quand même, ces gamins !

Elle avait donc décidé de se prendre un moment pour elle, puisqu'elle aurait des copies à corriger dans son bureau l'après-midi. Mafueu était en mer, il devait avoir beau temps et sans doute une bonne pêche. Du moins, elle l'espérait. Si ce n'était pas le cas, elle risquait de passer un sal quart d'heure dans la soirée. Enfin, elle verrait bien !

La jeune femme était donc allée en ville dans la matinée. Exceptionnellement, à cause de la chaleur, elle avait une mini-jupe et un petit haut peut-être un peu décolleté, mais bon, elle ne faisait pas attention aux remarques. Ses longs cheveux blonds étaient remontés en chignon et dégageait ses épaules légèrement halées.

Finalement, elle entra dans une libraire. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus lu quoi que ce soit. Elle allait demander à Mr Kendall s'il avait quelque chose à lui conseiller.

Et là...Surprise ! Qui vit-elle à la caisse ? Un jeune homme à la longue chevelure et au beau sourire qui attendait qu'elle parle.

"Bonjour." dit-elle en souriant. "Comment allez-vous ?"

Elle fixait ses yeux rouges de braise. Il était vraiment charmant !

Cela faisait quelques temps à présent qu’ils avaient eu tous els deux cette soirée fort étrange près du port. Mais Edwin cet étrange solitaire au regard de braise, avait eu là sa première vraie soirée, entrainante et divertissante. Surtout il avait eu du contact avec une femme, une humaine. Comment les gens d’ailleurs pouvaient ne pas se poser plus de question que cela sur son regard de feu ? Même lui se demandait pourquoi comme les autres il n’avait pas les yeux verts, bleus, noirs ou noisettes. Bien sur cela faisait longtemps que cette question s’était terrée parmi tant d’autres mais elle était là, pour lui. Bref malgré tout, cette soirée avait été une pure merveille pour lui, même si il n’avait pas été le parfait gentleman, de son côté il avait fait autant d’efforts que possible, et pensait s’être pas trop mal débrouillé. Une lumière été née dans son cœur ce soir là.

Cette lumière voilà qu’elle ressurgissait au milieu de flot d’interrogations causées par un unique bouquin. Il la vit, là devant lui, et sans savoir pourquoi, un sourire naquit. Il était content de la voir ! S’il interprétait bien les choses. Qui plus est, elle était jolie, très jolie. Cette jupe toute courte, Edwin voyait beaucoup de femmes en porter l’été. Et ce haut, il avait vu, un soir dans une ruelle sombre, une femme énormément maquillée en porter un semblable ! Il n’avait d’ailleurs pas compris pourquoi elle était montée dans la voiture de cet homme qui lui avait donné de l’argent !! Mais aussi étrange que cela puisse paraître, Miss Alice portait beaucoup mieux ces vêtements que les autres jeunes femmes qu’il avait pu croiser dans la rue.

Elle lui dit alors bonjour. Peut être devait il répondre, alors il se tourna furtivement vers monsieur Kendall qui les observait sans se cacher et après un coup d’œil qui signifiait « regarde là plutôt que de me questionner du regard », il dirigea toute son attention vers Alice. Un peu mal à l’aise, il ne savait pas trop où poser ses mains, t faisait des gestes dans tous les sens, jusqu’à finalement venir s’adosser contre le mur de livres derrière lui. Ce qu’il avait oublié c’est que ce n’étaient QUE des libres, et soudain il se ramassa, et atterrit alors lourdement sur le sol après avoir rapidement basculé en arrière. Il se releva bien vite, faisant mine de n’avoir rien fait.

« Ca va très bien et vous ? » dit il en rangeant les livres avec des gestes fébriles !

Puis le vieux Kendall arriva, riant et un grand sourire aux lèvres !

« Comment allez-vous Alice !!Ce grand gaillard n’en rate pas une, hein ?...Laisse ça Edwin, je vais le faire, emmène plutôt cette jeune fille quelque part ! »

« Mais je travaille, je ne peux pas vous laissez ici tout seul !! » dit alors le jeune homme, quasiment choqué parce que venait de dire son père adoptif.

« Alice aidez moi !!! » dit il alors à la jeune femme en la fixant avec de gros yeux ronds supplicateurs.